Les startups cambodgiennes : une génération qui change le jeu
- Damien Stevens
- il y a 4 jours
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Longtemps perçu comme un pays suiveur sur la scène technologique, le Cambodge se forge aujourd’hui une nouvelle réputation : celle d’un terrain fertile pour l’innovation. À Phnom Penh, Battambang ou Siem Reap, une génération d’entrepreneurs ambitieux prouve qu’on peut créer, lever des fonds et impacter la société depuis le Royaume du Sourire.
Un écosystème en ébullition
Il y a dix ans, personne n’aurait parié sur un écosystème startup cambodgien. Aujourd’hui, la capitale compte des incubateurs, des espaces de coworking et des programmes d’accélération soutenus par le gouvernement ou des ONG internationales. Des structures comme Impact Hub Phnom Penh, Techo Startup Center ou Mekong Strategic Partners accompagnent les jeunes pousses locales dans leurs premiers pas. Les secteurs les plus dynamiques ? Fintech, agritech, e-commerce et éducation. Ces domaines reflètent les besoins réels d’un pays encore marqué par une économie informelle mais en pleine digitalisation. Le Cambodge a sauté des étapes : de la paperasse à la super-app, du cash à l’instant pay. Les fondateurs sont souvent jeunes, formés à l’étranger ou autodidactes. Ils utilisent la tech non pas comme une mode, mais comme un outil d’inclusion et de transformation.
Des initiatives à fort impact social
Ce qui frappe, c’est la dimension humaine de ces projets. Les startups cambodgiennes ne cherchent pas seulement à « scaler » : elles veulent résoudre des problèmes. Sousdey Delivery emploie des livreurs issus de milieux modestes. Okra Solar connecte les villages isolés à l’électricité verte. Koompi, pionnier local du PC éducatif, imagine un Cambodge où chaque élève pourrait apprendre en ligne. Le soutien international amplifie cette dynamique : la Banque asiatique de développement finance des projets digitaux, tandis que Google et Meta multiplient les formations aux outils numériques. L’objectif : donner à la jeunesse cambodgienne les moyens de créer sa propre économie.
Vers un “Cambodia Tech Hub” régional
Avec l’ouverture du nouveau Techo International Airport et le développement du corridor économique Phnom Penh–Sihanoukville, le Cambodge se positionne sur la carte des investisseurs asiatiques. Les fonds singapouriens et thaïlandais commencent à s’intéresser à la scène locale, séduits par des coûts bas et une jeunesse ultra-connectée. Mais le véritable défi reste la structuration du marché : accès aux financements, régulation numérique, et culture du risque encore faible. Le pays est à un tournant. S’il réussit à consolider ses premières réussites, il pourrait devenir le prochain hub technologique du Mékong.
« On ne cherche pas à copier Singapour, on cherche à inventer notre propre modèle numérique. »
— Chea Lang, cofondatrice de Okra Solar Cambodia







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