In Vichet — l’homme qui a digitalisé les rêves cambodgiens

Du garage familial à la Silicon Valley : la success story qui a inspiré une génération

Dans une petite rue de Phnom Penh, il y a quinze ans, trois frères partageaient une même obsession : comprendre pourquoi le Cambodge ne vendait rien en ligne. Leur appartement faisait office de bureau, de laboratoire, de rêve collectif. Pas d’investisseurs, pas de moyens, juste une idée : connecter les Cambodgiens entre eux par le digital. Parmi eux, le plus déterminé s’appelait In Vichet.

Diplômé des États-Unis, il aurait pu faire carrière dans une grande entreprise technologique. Mais il décide de rentrer au pays avec un objectif : prouver que le Cambodge peut inventer ses propres modèles économiques. En 2011, il fonde Little Fashion, une plateforme d’e-commerce locale. À l’époque, l’idée paraît folle : peu d’accès à Internet, aucune culture du paiement en ligne. Mais Vichet y croit.

Chaque commande est alors emballée à la main, chaque client contacté par téléphone. Les premiers mois sont un défi permanent. “On dormait dans les cartons. Les amis riaient : qui allait acheter une robe sans l’essayer ?” confie-t-il dans une interview. Pourtant, la magie opère. Le bouche-à-oreille fonctionne, les ventes augmentent, et le site devient vite un repère pour une jeunesse urbaine avide de nouveauté.

Dans la foulée, Vichet crée Mediaload, le premier média digital du pays, combinant divertissement, actualités et vidéos locales. C’est la naissance d’un écosystème numérique cambodgien. En 2017, 500 Startups, fonds de la Silicon Valley, investit dans son projet — une première dans l’histoire du pays. Le Cambodge entre sur la carte mondiale de la tech.

Aujourd’hui, son groupe Groupin emploie des centaines de personnes et génère des millions de visites par mois. Mais plus que les chiffres, c’est l’état d’esprit qu’il a transformé : Vichet a montré qu’un jeune Cambodgien pouvait créer une entreprise technologique viable, depuis Phnom Penh, sans renier son identité.

« Le vrai luxe n’est pas d’avoir réussi à l’étranger, c’est de prouver qu’on peut réussir ici. » — In Vichet

Il soutient aujourd’hui les incubateurs et les jeunes fondateurs de startups.

 Son modèle inspire des étudiants, des freelances, des créatifs. Il soutient aujourd’hui les incubateurs et les jeunes fondateurs de startups.

 Son modèle inspire des étudiants, des freelances, des créatifs.

 Car à travers lui, une idée simple s’est imposée : le Cambodge ne suit plus, il invente.